Les systèmes financiers, les services en ligne et les données clients sont devenus des cibles privilégiées pour les cybercriminels. Dans ce contexte, le fraud analyst joue un rôle central : il détecte, analyse et aide à prévenir toute activité suspecte menaçant l’intégrité d’une organisation.
Ce métier exige à la fois une forte expertise technique, une compréhension des enjeux financiers et une vigilance constante. Par conséquent, il séduit de plus en plus de profils hybrides à la croisée des mondes cyber, data et finance.
Missions et responsabilités
Le fraud analyst (ou analyste des fraudes) est chargé de protéger les systèmes numériques contre les fraudes. Il surveille les transactions, détecte les anomalies et recommande des mesures de sécurité.
Parmi ses principales responsabilités, on retrouve :
- La surveillance continue des flux de données et des transactions sensibles ;
- L’identification des comportements anormaux à l’aide d’algorithmes et d’outils d’analyse ;
- L’évaluation de la gravité des incidents détectés et leur documentation ;
- La formulation de recommandations concrètes pour améliorer la sécurité ;
- La collaboration transversale avec les équipes IT, conformité, juridique et finance ;
- La mise en place d’une veille technologique afin d’anticiper les nouvelles menaces.
En outre, il doit souvent travailler avec des systèmes externes ou des partenaires, ce qui nécessite une vision étendue des risques au-delà de l’environnement interne.
Formations recommandées
Le parcours académique varie selon le secteur visé. Néanmoins, une formation solide est indispensable.
Dans les secteurs techniques (télécoms, cybersécurité, ESN) :
- Master ou école d’ingénieur en cybersécurité, data science ou systèmes d’information ;
- MSc en analyse des données ou sécurité informatique.
Dans les secteurs financiers (banques, assurances, fintech) :
- Licence ou Master en finance, comptabilité, audit ou gestion des risques ;
- Diplômes comme le DCG, DSCG, ou Master Finance ;
- Écoles de commerce avec spécialisation en conformité ou gestion des risques.
La double compétence en informatique et finance constitue un atout majeur sur le marché.
Certifications professionnelles recommandées
Certification | Organisme | Difficulté | Renouvellement |
---|---|---|---|
Certified Fraud Examiner (CFE) | ACFE | Moyenne | Tous les 3 ans |
GIAC Fraud Detection (GFD) | GIAC / SANS | Élevée | Tous les 4 ans |
Certified Ethical Hacker (CEH) | EC-Council | Moyenne à élevée | Tous les 3 ans |
CompTIA Security+ | CompTIA | Débutant | Tous les 3 ans |
Certified Information Systems Auditor (CISA) | ISACA | Élevée | Tous les 3 ans |
Compétences techniques :
- Utilisation avancée de SQL et d’outils de requêtage ;
- Connaissance des réseaux, systèmes d’exploitation et vulnérabilités courantes ;
- Maîtrise des outils comme Actimize, Access, Splunk, ou Business Objects ;
- Scripting en Python, R ou Bash pour automatiser la détection ;
- Familiarité avec les outils SIEM et plateformes d’intelligence des menaces.
Compétences comportementales :
- Capacité d’analyse approfondie et raisonnement logique ;
- Attention aux détails et forte curiosité professionnelle ;
- Communication claire, écrite et orale, y compris avec des publics non techniques ;
- Esprit critique, organisation rigoureuse et gestion du stress.
Salaires en France et à l’international
Pays | Junior (0–2 ans) | Intermédiaire (3–5 ans) | Senior (6+ ans) |
---|---|---|---|
France | 39 000 € | 50 000 € | 75 000 € |
Suisse | CHF 80 000 | CHF 115 000 | CHF 140 000 |
Belgique | 40 000 € | 55 000 € | 75 000 € |
Luxembourg | 45 000 € | 65 000 € | 90 000 € |
Australie | AU$80 000 | AU$110 000 | AU$140 000 |
Royaume-Uni | £35 000 | £52 000 | £75 000 |
États-Unis | $65 000 | $90 000 | $120 000+ |
État du marché et tendances 2025
Le métier connaît une forte croissance en Europe et à l’international. D’après LinkedIn, les offres de poste pour fraud analysts ont progressé de +35 % entre 2022 et 2024.
Plusieurs tendances expliquent cette dynamique :
- La généralisation des paiements numériques et des services dématérialisés ;
- L’apparition de fraudes plus complexes, souvent automatisées ou dissimulées dans le bruit statistique ;
- L’évolution du cadre réglementaire (RGPD, DORA, LCB-FT) qui exige des systèmes de détection plus robustes.
En parallèle, les entreprises investissent davantage dans la cybersécurité défensive, ce qui rend le profil d’analyste des fraudes de plus en plus stratégique.
Évolutions possibles
Grâce à son positionnement transversal, le fraud analyst peut évoluer vers des postes à plus haute responsabilité, tels que :
- Senior Fraud Analyst ou manager de cellule anti-fraude ;
- Threat Intelligence Analyst ou analyste SOC ;
- Responsable conformité ou audit SI ;
- Consultant en cybersécurité ou expert forensic indépendant ;
- Risk Manager ou Chief Risk Officer (avec spécialisation finance/IT).
À l’heure où la cybersécurité devient un enjeu stratégique mondial, devenir fraud analyst, c’est choisir un métier utile, en tension, et en constante évolution.